IA : l’Allemagne demande à Google et Apple de supprimer les applications DeepSeek
La Commissaire à la protection des données de Berlin a officiellement demandé à Google et Apple de retirer l'application DeepSeek AI de leurs magasins respectifs, invoquant une violation du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD).
L'IA chinoise DeepSeek, qui a connu un essor fulgurant en janvier 2025 et qui compte à ce jour plus de 50 millions de téléchargements sur le Google Play Store, est dans le viseur de l'Allemagne ! La Commissaire Meike Kamp accuse l'entreprise derrière l'application DeekSeep, à savoir Hangzhou DeepSeek Artificial Intelligence, de collecter illégalement les données des utilisateurs allemands et de les transférer pour traitement sur des serveurs situés en Chine. Une pratique qui ne respecte pas l'Article 46 (1) du RGPD.
Le cœur du problème réside dans le fossé entre les régulations européennes et chinoises en matière de protection des données. La Chine a une législation laxiste et des antécédents de demandes - excessives - d'accès aux données auprès d'entités privées, ce qui est loin de rassurer l'UE et d'offrir des garanties suffisantes.
Meike Kamp est catégorique : "L'entreprise n'a pas de succursale au sein de l'Union européenne (UE)." Elle ajoute : "Le service est mis à la disposition des utilisateurs en Allemagne, entre autres, via des applications dans le Google Play Store et l'Apple App Store avec des descriptions en langue allemande et peut être utilisé en langue allemande. Cela rend le service soumis aux dispositions du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) européen."
Sans réponse de DeepSeek, l'Allemagne s'adresse à Apple et Google
Le 6 mai 2025, les autorités allemandes ont déjà fait une demande directe auprès de DeepSeek pour demander le retrait des applications, afin que les allemands ne puissent plus les télécharger. À ce jour, aucune réponse n'a été reçue... De ce fait, les autorités berlinoises ont décidé de passer à l'offensive ! Elles ont activé l'Article 16 du Digital Services Act (DSA), qui leur permet de signaler des contenus illégaux aux opérateurs de plateformes, en l'occurrence Apple et Google.
Les deux géants américains ont désormais le dossier entre leurs mains. Ils doivent examiner la demande et trancher sur le sort de DeepSeek AI dans leurs stores respectifs. Si le retrait est accepté, il ne devrait concerner que l'Allemagne, à moins que d'autres pays effectuent la même demande.
L'Allemagne n'est pas la première nation Européenne à s'inquiéter du traitement des données opéré par DeepSeek. L'Italie, l'Irlande et la France (par l'intermédiaire de la CNIL) mènent aussi des travaux pour tenter d'en savoir plus à ce sujet. Néanmoins, l'Allemagne semble déjà bien décidée à bloquer l'IA chinoise.